Les rencontres Comètes, ce sont des moments d’échanges entre élèves et personnels de recherche. L’objectif des rencontres est de présenter le monde de la recherche et de ses métiers. Comment ces moments sont-ils construits afin de favoriser une meilleure compréhension de cet univers et de favoriser la rencontre ?
« En quoi la recherche a un lien avec le sport ? », « Je n’aime pas les maths donc les sciences ce n’est pas pour moi. » « Etant à la campagne, les universités sont trop loin » Les élèves participant aux rencontres Comètes cette année ne considéraient pas toujours, loin s’en faut, la recherche comme une voie d’orientation possible. Si il n’y a pas eu d’effet magique, nous avons pu constater des changement dans les représentations sur le monde de la recherche.
Les rencontres comètes, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’une initiative du projet SEns (sciences avec et pour la société) de l’Université Reims Champagne Ardenne, et coordonnée par l’association Accustica. Ces rencontres ont pour but de présenter le monde de la recherche, d’en apprendre plus sur son fonctionnement et de permettre aux élèves de s’identifier à différents profils de personnels de recherche. Peut-être pourront-t-ils envisager une carrière dans ce domaine, luttant ainsi contre la désaffection des filières de la recherche. Ou modifier certains stéréotypes du vieux chercheur en blouse faisant mousser ses tubes à essai? Décollage vers un nouvel univers.
Pour favoriser une meilleure compréhension du monde de la recherche et casser certains stéréotypes sur les professionnels scientifiques, nous avons choisi de mettre en place des échanges cordiaux et pas trop formels entre élèves et pros. Les rencontres Comètes sont construites comme des moments basés sur la discussion et la rencontre. Impliquer activement les élèves est un moyen de capter leur attention et d’illustrer comment la recherche regorge de disciplines, de métiers et de voies d’accès différents. La mise en place d’un cadre invitant au dialogue permet aux personnels de recherche de discuter avec plaisir avec les élèves et de parler avec enthousiasme de leurs travaux. Chaque créneau de quinze minutes était unique. Aucun sujet n’est tabou, et l’on voit parfois certains échanges dériver vers des discussions passionnées sur des sujets de recherche ou interroger profondément les critères d’orientation.
Qui sont les acteurs de ces rencontres Comètes ? L’évènement se veut être à destination des classes de collèges et lycées. L’orientation et le choix des études supérieures se fait de plus en plus tôt pendant la scolarité. Par conséquent, les élèves de la cinquième à la seconde sont particulièrement visés par les rencontres. Leurs interlocuteurs durant les rencontres sont des personnels de recherche. Ils pourront rencontrer des personnels de différentes disciplines de recherche, de métiers variés, de genres et de parcours différents. Il a en effet été montré que la rencontre avec des “role models” est un levier important dans le changement des représentations, notamment genrés sur les métiers et disciplines. Afin de permettre à chaque jeune de se représenter la diversité des métiers et des profils et de se projeter dans cette filière, durant chaque session, cinq personnes se déplacent dans les établissements pour participer.
Comment se déroulent-elles concrètement ?
- Susciter le questionnement. La première partie est une phase d’introduction visant à faire naitre des questions autour de la recherche, et de ses métiers aux élèves. Elle est supportée par une vidéo de la vidéaste Marie Treibert de la chaine La boite à curiosités. Marie part à la rencontre de plusieurs laboratoires, ainsi que des personnels de recherche issus des 4 pôles de l’Université de Reims Champagne-Ardenne : santé, SHS (sciences humaines et sociales), AEBB (agro sciences, environnement, biotechnologie et bioéconomie) et SNI (sciences du numérique et de l’ingénieur). Les élèves sont invités à réagir à la vidéo, à formuler des étonnements, des interrogations, des remarques.
Marie rencontre des personnel.es de recherche en informatique, biotechnologies ou géographie. Extraits de la vidéo
- Répondre aux questions. La seconde phase consiste en plusieurs speed-meetings. Les élèves peuvent échanger en petits groupes avec chaque personnel de recherche présent pendant des créneaux de quinze minutes. Un esprit de discussion et d’échange s’installe pendant ces moments et les élèves en sont les moteurs autant que possible. Les intervenants sont invité à ne pas faire de discours, mais à répondre aux questions posées par les élèves. Au cas où la prise de parole soit difficile, quelques questions fréquentes issues de sondages auprès de jeunes et d’autres rencontres sont disponibles. Les jeunes sont libres de les utiliser ou de préférer poser leurs propres questions.
Retour d’expérience
Quatre sessions ont eu lieu fin 2023 à Epernay, Reims, Blanc Coteaux et Troyes. Chaque établissement avait des classes de profils différents. Nous avons par exemple pu intervenir auprès d’une classe de sport-école, d’une classe d’établissement en QPV ou bien en ruralité.
- Les élèves ont été très satisfaits de ces sessions. Une évolution des perceptions qu’ils avaient de la recherche a été relevé une fois arrivée au terme de la session. On peut citer la découverte de nouvelles disciplines de recherche, en sciences dures comme en sciences humaines, de parcours scolaires et professionnels non-linéaires ou la meilleure compréhension du quotidien des chercheurs. Pour reprendre les exemples plus hauts, Les sportifs ont pu découvrir les liens entre sciences et sport et les non-amateurs de mathématiques ont pu se rendre compte qu’il existait de la recherche dans des domaines plus liés aux lettres et aux sciences humaines. Plus généralement, à l’issu de ces rencontres, les élèves ont une meilleure appréhension de ce qu’est la recherche et souhaitent au minimum se renseigner sur une orientation en ce sens.
- Le retour des enseignants sont également très positifs. Tous ont apprécié que les élèves soient incités à être à l’origine des échanges et plus particulièrement que nous les ayons aidés avec les questions préparées à l’avance. Les enseignants ont été agréablement surpris par les réactions de leurs classes durant l’évènement. Que ce soit à l’origine par crainte d’un désintérêt, d’une apathie ou bien d’une dissipation de leurs élèves, tous ont salués le format qui a su captiver les élèves. Plusieurs retours interrogent le nombre de rotations. La fatigue commence à se faire sentir lors de la dernière et 5è rotation. Cependant, si l’on réduit le nombre de speed-meetings, la diversité des profils est plus difficile à atteindre. Cette question reste ouverte. Certains établissements ont déjà pris rendez-vous pour de nouvelles sessions.
- Enfin les personnels de recherche ont apprécié participer à ces rencontres. Le dynamisme de l’introduction avec la vidéo a notamment été salué car plus facile à suivre pour les élèves. Les questions préparées permettent aux personnes moins habituées de s’entraîner à répondre. Beaucoup seraient heureux d’être de nouveau sollicités, et l’immense majorité (22 sur 25) ont indiqué qu’ils sont prêts à chaudement recommander à leurs collègues à de futures sessions.
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